Ruche Warré

Quel est son principe ?

Ruches Warré avec toit chalet et coussin (Modèle d'origine)
Elle tient son nom de son inventeur, l'abbé Emile WARRE (1867-1951)
La version la plus aboutie de cette ruche dite « Populaire » est décrite dans la 12ème et dernière édition de 1948, du livre :
(A télécharger à ce lien) : « L'apiculture pour tous »

Je vous en recommande la lecture, car les principes évoqués restent à 90% d'actualité. Ils sont basés sur le bon sens, l'observation et la patience. Simplement, à cette époque, n'existaient pas "encore" le remembrement agricole et la destruction des haies, l'agriculture intensive et l'usage des pesticides, le varroa et le frelon asiatique, le réchauffement et les perturbations climatiques... 

Passionné d'apiculture, il a observé le comportement des abeilles dans la nature, puis a expérimenté les ruches les plus courantes en réalisant des ruchers de 12 unités, observés sur 3 périodes de 10 ans.
350 ruches suivies sur plus de 30 années !
Il en a tiré ses conclusions qu'il a mises en œuvre dans sa « ruche populaire » devenue par la suite, la « ruche Warré ».

Les deux idées maîtresses qui ont guidé Emile Warré dans l'élaboration de cette ruche sont :
Priorité aux abeilles et retour à la simplicité

Sa philosophie était d'obtenir une ruche la plus proche possible des conditions naturelles de l'abeille, tout en étant suffisamment pratique pour l'apiculteur.

Il préférait faire des bénéfices plutôt que des profits et recherchait les économies à la place de la productivité… (Son livre est un petit trésor de bon sens, non moins teinté d’un certain humour…tout ecclésiastique...).

Chaque élément, tous identiques, mesure intérieurement 30 cm x 30 cm sur 21 cm de haut.

Comme dans la nature, les abeilles y construisent du HAUT vers le BAS, le miel en haut (au grenier), le couvain en dessous, entouré par le pollen et le nectar. 

Les abeilles maintiennent une température d'environ 35° C autour du couvain, pour lui assurer un sain développement. C'est pourquoi, il est important de n'ouvrir que le moins possible le haut de la ruche. Et bien sûr, encore moins de sortir les rayons, car le couvain en est fortement refroidi et fragilisé.

En suivant la logique du développement de la colonie, du haut vers le bas, l'ajout d'éléments supplémentaires se fait par le dessous, au fur et à mesure de l’agrandissement de la grappe et de la construction des rayons (ponte de la reine, de février à mi-juillet).

Chaque élément comporte 8 rayons, bâtis sur de simples barrettes de bois, amorcées d'un peu de cire. On n'utilise pas de cadre car on n'intervient pas directement sur les rayons mais on travaille par élément entier.
Vue des barrettes internes

Point important, les abeilles construisent elles-mêmes, intégralement leurs rayons de cire grâce à leurs glandes cirières !

Cires neuves encore blanches
Il n'y a pas d'ajout de cires gaufrées venant de l'extérieur de la ruche. Quand à la vitesses à laquelle elles le font, la photo ci-contre a été prise, exactement 17 jours après l'installation de l'essaim...
Déjà 6 beaux rayons de cire toute blanche (très pure), avec déjà de la ponte, du pollen, et du nectar qui deviendra bien vite du miel, pour constituer les réserves hivernales. 

Vitres arrières d'une ruche Warré
Les éléments peuvent être vitrés à l'arrière (fortement recommandé), ce qui permet de suivre facilement l'évolution de la colonie. Le suivi de la ruche se fait essentiellement par les vitres arrière et par l’observation la planche d'envol. Toujours pour absolument éviter le refroidissement préjudiciable à la santé de la colonie.

La dimension de cette ruche convient bien aux abeilles. Elles bâtissent les rayons à leur convenance, avec des cellules adaptées à leur taille (ouvrières, mâles). Elles sont moins dérangées par l’apiculteur et son "insatiable curiosité..."
En hiver, la petite section carré (de 30 x 30 cm) la rend plus facile à chauffer par les abeilles, qui vivent sur leurs propres réserves de miel, situées uniquement au-dessus de la grappe, tel qu’à l’état sauvage. Les abeilles passent l'hiver avec leur propre réserves de miel, elles ne sont pas nourries au sirop de sucre de betterave... (moins facile à digérer et bien moins riche que le miel)
Ruche en plexiglas de démonstration

Pour l'apiculteur, moins d'intervention sont nécessaires et même par curiosité, les abeilles restent observables par les vitres arrière, sans les refroidir. 

Les différentes opérations restent simples à réaliser, elles sont donc accessibles au plus grand nombre (La notion d’apiculture populaire et de simplicité, telle que souhaitée par Emile WARRE).


L'extraction se fait par élément entier, avec du simple matériel de cuisine (Grand saladier, passoire, presse-purée). Il n'est pas indispensable d'avoir un extracteur. Avec un petit nombre de ruches, il suffit de briser les rayons, de les presser et de laisser le miel s'écouler naturellement. 
Il n'est pas fortement oxygéné par la centrifugation, il garde ainsi tout ses parfums et la richesse de ses nombreuses saveurs. 
De plus, l'écrasement des cires permet l'ajout des pollens lacto-fermentés stockés dans les alvéoles et un peu de  propolis, le goût est ainsi plus riche et plus dense. 
Le miel ainsi produit, contient de très nombreux oligo-éléments, sels minéraux et acides animés.


Simplicité rime aussi avec économie !
La récolte et l'extraction du miel avec de simples ustensiles de cuisine, en images :

Elles construisent comme elles veulent


Écrasement des rayons

Le miel s'écoule naturellement
5,6 kg sur un demi-élément pas entièrement plein
Pose du film alimentaire
Retrait des impuretés par l'utilisation du film alimentaire, " Magique " !

Mise en pots à la louche
Et voilà !   Miam, miam !
--------------------

Concernant les apiculteurs conventionnels (en ruches à cadre), il faut accepter l'idée que l'on ne travaille pas du tout de la même façon et envisager (ré-envisager) ses pratiques apicoles, pour repartir vers une conception nouvelle d'une pratique ancestrale.

Celle d'une apiculture plus simple et plus naturelle, orientée sur le bien-être de l'abeille, tout en conciliant une pratique douce et agréable, pour un apiculteur "Amateur", au sens noble de ce terme !

Par ces temps de plus en plus difficiles pour nos indispensables pollinisatrices, leur proposer une ruche bien adaptée, où elles sont à leur aise, moins dérangées, donc moins défensives (et non pas agressives), en meilleure santé car nourries avec leur propre miel, sans aucun traitements chimiques, me semble une alternative plutôt intéressante…

A ce sujet, je vous invite à découvrir "les pratiques alternatives en apiculture naturelle" du docteur vétérinaire Gilles GROMOND (rubrique "téléchargement").

Voir également ce lien : Apiculture Biodynamique 

A réfléchir, peut-être à envisager, voire à tester, afin de se faire un avis basé sur une expérience éprouvée, et non sur de simples rumeurs, dénuées de tout fondement étayé !

- - - - - - - - - - - - - - - - -

Pour qui souhaiterait construire une ruche Warré, je vous conseille le Kit à assembler de la scierie de Mombert, dans les Vosges.
Pour les détails du montage, toutes les vidéos explicatives sont sur le site de Christophe KÖPPEL, "Brin de paille, Alsace", au lien ci-dessous :

Montage des ruches Warré de la scierie de Mombert

Les autres détails se trouvent aux rubriques "Liens Internet" et "Téléchargement".